Lundi 30 avril 2012, Aung San Suu Kyi a annoncé, avec les autres membres de son parti, leur décision d’accepter de siéger au Parlement birman après qu’ils auront prêté de serment,  mercredi 2 mai, ainsi que de « sauvegarder » la Constitution (to safeguard). Ces membres de la Ligue Nationale pour la Démocratie (L.D.D.), élus lors des élections partielles du 1er avril, avaient refusé de reconnaître et donc bien évidemment de « sauvegarder » cette Constitution adoptée par la Junte Militaire en 2008, dans des conditions plus que discutables…

On ne sait pour quelles raisons Aung San Suu Kyi a fait volte-face alors qu’on la savait foncièrement attachée au rejet, ou tout le moins à la modification « en profondeur », de la Constitution… quitte à entamer une confrontation avec le Gouvernement de THEIN SEIN, aujourd’hui en place.

Beaucoup estiment que la « Dame », ainsi que l’appellent ses fidèles, a subi une forte pression du secrétaire général de l’ONU, M. BAN KI-MOON, en visite en Birmanie,  qui craignait que son refus de prêter serment ne déclenche un processus de révolte ; processus qui pourrait remettre en question toute la politique de réforme adoptée actuellement par le gouvernement.

Cette intervention de BAN KI-MOON est possible, comme l’a été, nous le savons, l’intervention de plusieurs pays étrangers… lesquels ont probablement agi « à la légère », sans réaliser les conséquences considérables que peut avoir cette décision de la « Dame ».

Une unité totale entre  Aung San Suu Kyi, son parti et ses fidèles était indispensable pour pouvoir maintenir le gouvernement dans la voie des réformes… or aujourd’hui cette unité est bien compromise.

Du côté gouvernemental, le président THEIN SEIN pourrait connaître lui aussi des moments difficiles avec le « réveil » de l’armée dont beaucoup de membres ont toujours présumé la faiblesse d’Aung San Suu Kyi et en verront la preuve dans cette volte-face.

On peut donc penser que si l’on a évité de graves difficultés dans l’immédiat, on n’a rien réglé pour l’avenir qui s’annonce très ardu.