Les actions terroristes connaissent un renouveau dans le sud des Philippines, principalement dans les provinces de SULU et de BASILAN, après une période d’accalmie due aux opérations des forces de l’Armée Philippine appuyée par des unités techniques anti-terroristes américaines.

C’est le groupe ABU SAYYAF, une vieille connaissance, qui est au cœur de ce renouveau.

ABY SAYYAN, un leader charismatique et excellent combattant, a créé son groupe dans les années 1990 et, à ses débuts, a survécu assez modestement en procédant à des enlèvements de notables et de touristes étrangers, contre rançon : du « kidnapping ».

A partir de 1995, il a tissé des liens avec AL QUA?DA qui lui a apporté une assistance technologique puis il pris contact avec le leader libyen KADHAFI qui lui a accordé des subsides financiers non négligeables. Aussi, dès 2000, il dispose de plusieurs centaines de combattants bien entraînés et équipés, répartis entre différents groupes sous des « commandos » souvent valeureux. Il procédera à de nombreux kidnappings puis se lancera dans des sabotages et des destructions par explosifs. La province de SULU est alors terrorisée.

La réaction des forces gouvernementales sera initialement insignifiante faute de moyens en effectifs comme en financement. Puis les moyens seront accrus, par les Américains surtout qui apporteront une aide importante : techniciens de l’anti-terrorisme,  systèmes sophistiqués d’écoutes et de transmissions, etc.

Les résultats seront probants et à partir de 2004 ; les forces d’ABU SAYYAF vont être très éprouvées, perdant des effectifs considérables et surtout des « commandeurs » de valeurs qui ne furent pas remplacés.

Certains combattants désertèrent et se livrèrent purement et simplement au grand banditisme.

Dans les années 2008-2009, le groupe ABU SAYYAF se réorganisa et manifesta un renouveau d’activité : 40 attaques en 2009, plus de 50 en 2010 et 74 en 2011 (17 kidnappings, et 57 attaques et destructions diverses).

En face, les gouvernementaux – toujours appuyés par les Américains – essaient de maintenir leur pression sur les « terroristes », mais leurs efforts semblent aujourd’hui s’essouffler. Les rivalités entre forces civiles (police) et les militaires sont néfastes, et dans de nombreux cas, le succès a été compromis par leur manque de coordination .

Les autorités philippines sont conscientes de ce problème et étudieraient actuellement une réorganisation « à la base » de leurs forces anti-terroristes.